Jeanne d'Arc (porte-hélicoptères)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Jeanne d'Arc
illustration de Jeanne d'Arc (porte-hélicoptères)
La Jeanne d'Arc dans le port de New York le .

Autres noms La Résolue (avant armement)
Jeanne d'Arc (1964)
Type Croiseur porte-hélicoptères
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Chantier naval Arsenal de Brest
Quille posée 1959
Lancement
Armé
Statut Retirée du service le
Désarmée le
Équipage
Équipage 677 personnes (46 officiers dont 16 instructeurs, 158 officiers élèves, 473 équipage)
Caractéristiques techniques
Longueur 181,38 m
Maître-bau 24 m (22 m à la ligne de flottaison)
Tirant d'eau 7,5 m
Tirant d'air 52 m
Déplacement 10 575 tonnes
À pleine charge 13 270 tonnes
Propulsion 2 groupes de 2 turbines
4 chaudières à chauffe automatique
2 hélices
Puissance 40 000 ch (29 420 kW)
Vitesse 26,5 nœuds (49 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 6 missiles mer-mer Exocet MM 38
4 tourelles de 100mm Mle 53
Électronique 1 radar naval DRBV-22 D
1 radar DRBV-51
2 radars Racal Decca DRBN-34
3 radars DRBC-32 A
1 sonar DUBV-24
1 détecteur ARBR-16
1 intercepteur ARBX-10
1 bruiteur remorqué SLQ-25 Nixie
TACAN : NRBP-20
1 système d'identification ami-ennemi NRBI-50
Rayon d'action 7 500 nq à 15 nd (13 890 km à 27,8 km/h) et 3 000 nq à 27 nd (5 556 km à 50 km/h) - 90 jours de vivres
Aéronefs 8 hélicoptères de combat
Carrière
Pavillon France
Port d'attache Brest
Indicatif R97 (international) : FAMJ

La Jeanne d'Arc (R97) (affectueusement surnommée la Jeanne) était un croiseur porte-hélicoptères français. Il fut construit par l'arsenal de Brest de 1959 à 1964. Mis à flot sous le nom provisoire de La Résolue, il reçut le nom de Jeanne d'Arc le au désarmement de son prédécesseur, le croiseur école Jeanne d'Arc. La Jeanne d'Arc a achevé son ultime mission le et a été retirée du service le [1]. La dernière cérémonie des couleurs, quant à elle, a eu lieu le [2]. Le bâtiment est déconstruit à partir d'. Il n'est pas remplacé.

Histoire[modifier | modifier le code]

La Jeanne d'Arc est mise sur cale à l'Arsenal de Brest le . Elle est lancée le sous le nom de La Résolue. Le elle est rebaptisée Jeanne d'Arc et mise en service en tant que porte-hélicoptères. Son indicatif visuel est R97.

Mission[modifier | modifier le code]

La Jeanne d'arc était destinée :

Elle ne sera pas remplacée par un autre bâtiment-école. Les officiers élèves de l'école navale effectueront à la place un stage de formation à la mer de six mois, appelé « mission Jeanne d'Arc » à bord d'un porte-hélicoptères amphibie (PHA) et sa conserve, une frégate classe La Fayette)[3],[4].

Campagnes[modifier | modifier le code]

44e et dernière campagne[modifier | modifier le code]

La Jeanne d'Arc à Québec

Au cours de sa dernière mission, la Jeanne d'Arc a fait escale en Martinique à Fort-de-France pendant une semaine en , à Saint-Pierre-et-Miquelon et à Québec en [5]. Elle était aussi présente lors de l'anniversaire du port de Hambourg en aux côtés de navires de lutte anti-sous-marine allemands. Le , le porte-hélicoptères a fait son avant-dernière escale à Rouen, sa ville marraine, en compagnie du Belem, puis a fait son ultime retour à Brest le au quai Malbert, après sa 44e campagne.

Désarmement[modifier | modifier le code]

2010 : la Jeanne d'Arc désarmée le long de l'épi porte-avions no 4 de la base navale de Brest.

La Jeanne d'Arc a été retirée du service actif le . Il fut un temps évoqué qu'elle serve d'hélisurface près de Saint-Tropez[6], mais le navire sera finalement déconstruit. Le matériel de rechange a été débarqué puis un certain nombre d'équipements et de matériels utilisables sur d'autres bâtiments ont été démontés comme certains éléments de machine qui serviront pour les frégates De Grasse et Tourville, encore en service au moment du désarmement de "La Jeanne". Certaines pièces symboliques seront remises aux villes de Brest, de Rouen, sa ville marraine, et de Domrémy-la-Pucelle ou à des musées. Les archives et des éléments du patrimoine du navire ont eux été transmis au Service historique de la Marine. Les superstructures les plus importantes du navire ont été démontées et toutes les inscriptions permettant d'identifier le navire effacées. Un inventaire de produits polluants a été effectué.

En , la flamme de guerre de 60 mètres de long de la Jeanne d'Arc a été remise au Tonnerre qui reprend la mission de formation des Officiers de Marine.

Depuis le , le navire ne porte plus officiellement le nom de Jeanne d'Arc et s'est vu attribuer le numéro de coque Q860. Il a fait l'objet d'un appel d'offres pour son démantèlement avec recyclage des métaux[7]. Le , son ancre est installée à l'extrémité de l'île Lacroix à Rouen. Amarrée à Brest le long de la digue de la rade abri côté port militaire, la coque était visible depuis la route de la corniche qui longe le port militaire. Elle a quitté Brest pour Bassens le , pour y être déconstruite par les sociétés Bartin Recycling et Petrofer Société Nouvelle, le Colbert[8] subira le même sort en 2016. Fin mars 2016, avec 6 mois de retard le désamiantage de la Jeanne est achevé, elle a rejoint la forme fin mai pour être découpée. Fin 2016, la coque de la Jeanne a complètement disparu du port girondin, l'acier est transféré au Pays basque pour être recyclé[réf. nécessaire].

Le navire école des officiers élèves de Marine nationale n'a pas été remplacé.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Caractéristiques techniques[modifier | modifier le code]

La Jeanne d'Arc descendant la Seine, juillet 1999.

La Jeanne d'Arc mesure 181,38 m de long, 24 m de large et son tirant d'air est de 52 m. Son déplacement est compris entre 10 575 t et 13 270 t selon qu'il est lège ou à pleine charge. Quatre chaudières multitubulaires de type dissymétrique[9] fournissent le navire en énergie et ses quatre turbines Rateau-Bretagne. Ainsi, le navire dispose d'une puissance électrique de 4 400 kW et d'une puissance de 40 000 ch (29 420 kW) pour faire tourner deux hélices[10]. À feux poussés, le porte-hélicoptères pouvait atteindre 30 nœuds soit 55 km/h[11]. En 2004, la vitesse de croisière de la Jeanne d'Arc est limitée à 18,5 nœuds afin de ménager la chaufferie. Le bâtiment n'avançait alors plus qu'à environ 15 nœuds (28 km/h) [12]. À partir de 2008, cette vitesse est réduite à 12 nœuds.

Caractéristiques militaires[modifier | modifier le code]

Gros plan des superstructures : les conteneurs Exocet, une tourelle de 100 mm et les embarcations côté bâbord (en 1999)

Armement d'origine :

Armement avant son retrait du service :

Une rampe double de missiles Masurca était prévue à l'origine sur la plage avant, mais n'a jamais été installée.

Les 6 missiles mer-mer Exocet MM 38 ont été installés en 1975 soit 11 ans après son armement et les 2 tourelles arrière débarquées en 2000.

Les canons de 100 mm Mle 53 assurent la défense anti-aérienne du navire avec une portée pratique de 6 km contre une cible aérienne.

La Jeanne d'Arc a des capacités d'emport d'une dizaine d'hélicoptères lourds et légers. Elle peut mettre en œuvre simultanément (décollage et appontage) 3 hélicoptères.

Record de vitesse[modifier | modifier le code]

Le mercredi à h du matin, dans un baroud d'honneur, les mécaniciens ont poussé les machines de la « vieille dame » à la vitesse sur le fond de 30,9 nœuds [13] (soit près de 57 km/h). Cette vitesse a pu être atteinte grâce au courant du raz Blanchard, qui l’a légèrement aidée. La vitesse alors affichée au loch était de 29,4 nœuds, dépassant ainsi l'ancien record de 27 nœuds (50 km/h) établi peu de temps après son lancement.

Liste des commandants[modifier | modifier le code]

La Jeanne d'arc aura eu 25 commandants. Le capitaine de vaisseau Clotteau est, en fonction des sources, compté ou non dans cette liste car il l'a commandée alors qu'elle s'appelait encore La Résolue et cela avant son admission au service actif[14].

Grade à la nomination Nom Date de prise de commandement
0 Capitaine de vaisseau Pierre Clotteau (La Résolue)
1 Capitaine de vaisseau Alfred Postec
2 Capitaine de vaisseau Christian Claverie
3 Capitaine de vaisseau André Gélinet
4 Capitaine de vaisseau François Flohic
5 Capitaine de vaisseau Gérard de Castelbajac
6 Capitaine de vaisseau Christian Brac de la Perrière
7 Capitaine de vaisseau Stéphane Beaussant
8 Capitaine de vaisseau Bertrand Bonavita
9 Capitaine de vaisseau Jean-Pierre Fourquet
10 Capitaine de vaisseau Régis Merveilleux du Vignaux
11 Capitaine de vaisseau Pierre Bonnot
12 Capitaine de vaisseau Xavier de Lussy
13 Capitaine de vaisseau Christian Rouyer
14 Capitaine de vaisseau Jean-Marie Viriot
15 Capitaine de vaisseau Michel Olhagaray
16 Capitaine de vaisseau Alain Dumontet
17 Capitaine de vaisseau Bruno Sifantus
18 Capitaine de vaisseau Pierrick Blairon
19 Capitaine de vaisseau Philippe Combes
20 Capitaine de vaisseau Jérôme Régnier
21 Capitaine de vaisseau Marc de Briançon
22 Capitaine de vaisseau Gilles Tillette de Mautort
23 Capitaine de vaisseau Hervé Bléjean
24 Capitaine de vaisseau Patrick Augier
25 Lieutenant de vaisseau Pascal Guerriau

Personnalités liées au navire[modifier | modifier le code]

Parmi les marins de l'équipage ou les officiers élèves ayant navigué à son bord, on compte le prince Albert II, le matelot et futur acteur Bernard Giraudeau. Des personnalités ont également pu être accueillies à bord pour une partie de la campagne, comme l'écrivain Jean-François Deniau en 1988. Le , Jean Gabin assiste au départ du navire, à bord duquel son fils Matthias est embarqué en qualité de maître d'hôtel des officiers mariniers supérieurs.

D'autres navires appelés Jeanne d'Arc[modifier | modifier le code]

Depuis 1820, avec une interruption entre 1885 et 1901, la Marine nationale a toujours disposé d’un bâtiment portant le nom de Jeanne d’Arc. L'école d'application était accueillie à bord d’un navire portant ce nom depuis 1912. Depuis 2010, les élèves officiers ne disposent plus de navire dédié.

Hommage[modifier | modifier le code]

  • En 2010, pour la collection Des bateaux et des hommes créée par Cristel Éditeur d'Art, le peintre officiel de la Marine Michel Bez réalise la lithographie « La Jeanne d'Arc, Ambassadrice de France » présentée dans un portfolio. Tiré à 290 exemplaires, celui-ci rassemble cette lithographie originale et un texte de Christophe Penot numérotés et signés à la main par l’artiste et l'auteur.
  • En 2010, le peintre officiel de la Marine Michel Bez réalise la lithographie du portfolio « Inoubliable Jeanne d'Arc » créé par Cristel Éditeur d'Art. Tiré à 45 exemplaires pour saluer les 45 campagnes du « mythe amiral de la Marine française », ce portfolio rassemble cette lithographie originale et un texte inédit de Didier Decoin, tous deux numérotés et signés à la main par l’artiste et l'auteur.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Axel Duroux et Jean-Marie Chourgnoz, La Jeanne, Ouest-France, (ISBN 978-2-7373-0214-5)
  • Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, éditions Ouest-France, , 428 p. (ISBN 2-7373-1129-2)
  • Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d’Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0).
  • Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, éditions Palantines, , 383 p. (ISBN 978-2-35678-056-0)
  • Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
  • Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. II : 1870-2006, Millau, Rezotel-Maury, , 591 p. (ISBN 2-9525917-1-7, lire en ligne)
  • Michel Bez et Yann Le Pichon, La Jeanne d'Arc, Lavauzelle, 1994.
  • « Adieu, Jeanne, Adieu ! », texte de Christophe Penot, tirage à 690 exemplaires numérotés, 48 p., 2009, Cristel Éditeur d'Art
  • Abdou Sene, Cinq Cents Ans après Chistophe Colomb, Sénégal, L'Harmattan, 257p., 2019 (ISBN 978-2-343-21090-2)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Décision no 0-25103-2010/DEF/EMM/STN portant changement de position du porte-hélicoptères « Jeanne d’Arc »
  2. Stéphane Jézéquel, « Brest. La Jeanne d'Arc entre une dernière fois en Penfeld. », sur letelegramme.com, Le Télégramme,
  3. Vincent Lastennet, « École navale. La Jeanne d'Arc ne sera pas remplacée », sur letelegramme.com, Le Télégramme, (consulté le )
  4. Yann Bessoule, « Interview avec l'amiral Pierre-François Forissier », Le Marin,‎ (ISSN 1149-9877)
  5. https://www.defense.gouv.fr/marine/base/breves/journees_portes_ouvertes_a_bord_de_la_jeanne_d_arc_a_fort_de_france
  6. « actualite-francaise.com/depech… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  7. Note-Web, Recyclage-Récupération, consulté le 2011/01/06
  8. « Déconstruction des coques de l’ex-Jeanne d’Arc et de l’ex-Colbert », sur defense.gouv.fr,
  9. chaudières multitubulaires de type dissymétrique, timbrées à 45 kg/cm2, surchauffe à 450°
  10. hélices à quatre pales fixes pesant chacune 6,36 t
  11. https://www.defense.gouv.fr/marine/base/articles/jeanne_d_arc_termine_barre_et_machines
  12. Jean-Dominique Merchet, « Grand Angle - Jeanne-d’Arc «Terminé, barre et machines!» », Libération,‎ (lire en ligne)
  13. https://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-30-5-noeuds-record-battu-pour-la-Jeanne-d%E2%80%99Arc-_39382-1387522_actu.Htm
  14. La Jeanne d'Arc sur netmarine.net.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]